Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Tafraout, au coeur de l'Anti-atlas
Tafraout, au coeur de l'Anti-atlas
  • Azul à toutes et à tous! Bienvenue dans mon blog Tafraout qui vous permet de découvrir notre ville Tafraout et ses régions et notre Culture et traditions Tamazight. E-mail: idianne.asso.ma@gmail.com
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
8 septembre 2008

En marge du Festival Tifawin de Tafraout

Mohamed Rwicha : “Mon fils prendra la relève”

Libé : Quelle est votre impression sur le Festival Tifawin?

Mohamed Rwicha :Tifawin est en train de se faire une place honorable parmi les grands festivals de notre pays. Ce qui m’a le plus touché, outre la programmation et l’organisation irréprochables, c’est la discipline du public. J’espère que la région de Tafraout verra la naissance d’autres manifestations du genre et donnera l’occasion aux jeunes artistes de montrer leurs talents. Il faut que la culture locale, très riche et variée, soit honorée à travers ces événements. C’est un atout qui peut propulser la région vers son développement.

C’est votre première participation dans un Festival de la région de Tafraout. Qu’est-ce que cela vous fait ?

C’est vrai, à 46 ans de carrière artistique, c’est ma première prestation dans cette région. Et je ne suis pas déçu. J’en suis très fier. Le public m’a apprécié, applaudi longuement. C’est un public averti qui ne laisse passer aucune occasion pour exprimer affection et estime aux artistes. C’est aussi un public assoiffé et désireux de consommer pleinement sa culture. Et c’est tant mieux pour lui ! C’est incontestablement une très bonne chose que de telles manifestations s’organisent désormais dans les campagnes. Alors qu’elles étaient confinées dans les grandes villes comme Casa, Rabat, etc.

Quel est, à votre avis, l’apport de ce Festival pour la promotion de la chanson amazighe en
général ?


Sa contribution dans ce sens n’est pas négligeable. Le Festival honore d’abord les grandes figures de la chanson et musique amazighes. C’est primordial. Car, ces artistes constituent une école en la matière. Il faut préserver et développer davantage leur héritage. Comme il invite les jeunes artistes à se manifester et à chercher leurs consécrations. C’est une approche pertinente pour faire vivre et assurer la vitalité de la chanson et de la musique berbères.

On aimerait bien connaître votre avis sur le phénomène de la prolifération des troupes de chants et musiques amazighes, notamment dans la région du Souss.

Je pense que ce phénomène touche sans exception toutes les régions du Royaume. Même l’Europe est concernée. On connaît actuellement le rap, hip-hop, tecktonik, etc. S’ils ne tiennent pas le coup, ils seront condamnés à l’oubli et à la disparition. C’est la même chose, dans notre pays. Il y a des mouvements musicaux qui naissent et disparaissent. Mais seuls les meilleurs perdurent sur la scène. Je trouve que ce phénomène est un signe de bonne santé. Il est nécessaire pour la sélection des meilleurs qui auront un produit susceptible de trouver preneurs parmi le public. Il sanctionnera certes les autres qui n’ont pas eu de chance. Mais, il aura le mérite de les inciter à se perfectionner, et prendre un nouvel élan.

Vous constituez une école dans votre genre musical. On vous souhaite une longue carrière et une belle production. Par contre, on se demande si Rwicha ne pense pas trouver une relève qui puisse perpétuer son œuvre et continuer dans son sillage.

Franchement, je vous fais une révélation : J’ai un fils qui, peut-être, joue de l’Otar mieux que moi. Il s’entraîne actuellement dans l’ombre, loin des médias. Il préfère la discrétion. J’espère qu’il portera le flambeau le jour où Rwicha quittera la scène artistique. J’ai confiance en lui. C’est un devoir, car c’est dommage que de telles carrières prennent fin avec la mort des pionniers.

Quel regard portez-vous sur l’artiste amazigh actuellement au Maroc ?

D’abord, je dois rappeler que la culture amazighe dont mon pays est fier, remonte à plus de cinq mille ans. Elle a une histoire qui la légitime. Certes, elle a vécu des ostracismes flagrants et affligeants.

Mais la réalité finit par percer et ce qui est à César lui sera rendu. Je suis fier de cette culture. Autant que je le suis aussi pour la culture arabe. Le Maroc est fait de ces deux cultures, deux piliers qui sous-tendent son identité. Il faut le reconnaître et l’assumer.

Quant à l’artiste amazigh, je vois qu’il se porte mieux. L’IRCAM est une initiative Royale de grande importance qui est venue soutenir notre culture et ses artistes. Ces derniers sont désormais omniprésents sur la grande scène nationale : à la télé, aux festivals, au théâtre, etc. Les cartes des artistes viennent de voir le jour, pour la première fois dans les annales de notre pays. Elles sont octroyées indistinctement aux artistes arabes et amazighs. Tabâamrant a été décorée par le Souverain tout dernièrement ; Touria Jabrane occupe le poste de ministre de la Culture,…etc.

Tout cela constitue la reconnaissance et l’appui des hautes instances de notre pays à l’artiste amazigh, et par conséquent, à notre culture. J’espère qu’un jour, une subvention sera aussi attribuée à chaque artiste, comme cela se fait sous d’autres cieux. C’est primordial pour leur promotion.


Par: IDRISS OUCHAGOUR
Sce: libération 08.09.2008

Publicité
Publicité
Commentaires
J
Bonjour,<br /> Je ne sais pas si ce coup de coeur sera publié, mais j'ai vraiment envie d'en parler.<br /> <br /> Ma femme et moi, parisiens "roumi", nous sommes tombés amoureux de Tafraout il y a 12 ans et depuis, nous revenons tous les ans passer plusieurs semaines dans la région, à partir de notre base de Tafraout où nous avons de nombreux amis.<br /> <br /> Depuis 1996, nous avons vu Tafraout et sa région changer, très souvent en bien, parfois en nous interrogeant un peu sur la rapidité de ce changement (exemple : la prolifération des hôtels, maisons d'hôtes,... est-elle réellement adaptée à l'accroissement de la fréquentation touristique). Mais nous constatons... et nous continuons de venir, sans état d'âme.<br /> <br /> Cette année, pourtant, venant un mois (mi-août à mi-septembre), nous avons trouvé Tafraout en chantier partout ! Des trous partout, de la poussière permanente, la route des Ameln en chantier...<br /> <br /> Questions : <br /> - n'y avait-il pas la possibilité de gérer le chantier de l'assainissement par tranches, pour éviter que Tafraout ne ressemble à une ville sinistrée, en pleine saison du festival et de l'afflux des tafraouti intérieurs et RME ? Cela aurait évité une grogne, que l'on a perçu générale, et surtout chez les habitants...<br /> <br /> - les lampadaires sont remplacés : très bien ; mais est-on sûr qu'ils seront remis à peu près verticaux (cf celui devant la poste, par exemple...) et qu'ils seront repeints afin de reprendre toutes les traces de peintures écaillées pendant le montage ? Ce serait dommage qu'ils restent en l'état car on peut supposer qu'ils sont là pour plusieurs dizaines d'années.<br /> <br /> A part cela, les "images" du projet à proximité de l'école sont séduisantes. Espérons que la réalité restituera bien le projet des concepteurs que l'on peut féliciter, car Tafraout en avait bien besoin et était en retard par rapport à d'autres villes proches (Tiznit, Biougra...).<br /> <br /> Une dernière remarque, qui concerne l'image de Tafraout. Nous avons constaté l'immense progrès fait en une dizaine d'années concernant la propreté. A Tafraout, on n'arrive plus, venant d'Aït Baha, dans un verger d'arganiers décorés de sacs plastique noirs et avec une odeur de caoutchouc brûlé. Il reste encore quelques endroits sensibles et notamment l'assif Tafraout dans le centre (surtout les jours de souk...). Mais un bravo général ne fait pas de mal.<br /> <br /> Voilà quelques contributions pour participer un peu à la vie de cette région que nous aimons tant. <br /> <br /> En tout cas, pour nous, nous allons revenir l'année prochaine en mars, avec deux de nos filles, leurs maris et les cinq petits-enfants. Une marque de plus de notre attachement à Tafraout.<br /> <br /> Peut-être à bientôt inch'allah. Et bon Ramadan à tous.<br /> <br /> Odile et Jean-Paul<br /> Des "parigots" nouveaux retraités.
Publicité