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Tafraout, au coeur de l'Anti-atlas
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14 septembre 2008

Guerres pour l'eau à Tafraout

Sit-in des habitants d'Awala
Guerres pour l'eau à Tafraout

Les habitants de la paisible ruelle Sidi Abdeljabar, où se trouve la brigade de la Gendarmerie Royale de Tafraout se sont réveillés en sursaut. Des cris aigus ont perturbé, vers six heures du matin, le calme qui règne d'habitude dans les parages. Et pour cause, près d'une cinquantaine d'habitants du village d'Awala, relevant de la commune de Tarswat, en majorité des femmes, ont pris d'assaut la place attenante au grand portail de cette administration. Ils protestent contre le creusement par un habitant du village voisin d'Aît Daoud d'un puits au moyen d’une sonde dans un terrain dont les Ait Awala prétendent la propriété.

Les habitants craignent le tarissement définitif du puits collectif. Ils demandent en même temps la libération d’un des leurs arrêté hier par les éléments de la gendarmerie.

Pour rappel, ce qui se passe aujourd'hui n'est en fait qu'une partie d'une affaire qui a débuté au mois du juin. C’etait lorsque l'habitant incriminé d'Aît Daoud a décidé de passer les conduites d'eau provenant d'un autre puits à sa maison. Les habitants ont répondu par une levée de boucliers. Suite à un deal entre les deux protagonistes, les habitants d'Awala lui accordent finalement la mise en place de ces conduites à condition d'approvisionner leur mosquée en eau.

Ce qui fut fait, sauf que, selon ces derniers, quelques semaines après, ce lieu de prière se voit privé d'eau. Les Aît Awala, dépités, ravalent leur colère et ne disent rien. L'habitant d'Aît Daoud revient en charge et décide de creuser un autre puits cette fois-ci grâce à la sonde dans un terrain appartenant à un habitant d'Awala. L'occasion pour les Aît Awala de manifester leur colère. D'après les témoignages, le terrain où seront opérés éventuellement les travaux de forage en question leur appartient. En plus, l'usage de la sonde serait fatal à leur puits communautaire, car le village souffre déjà d'une grave pénurie d’eau à cause de la sécheresse qui sévit dans la région depuis plus de trois ans. Par ailleurs, ils dénoncent l'absence de l'autorisation de forage, délivrée par les autorités compétentes.

Entre-temps, l'habitant d'Aït Daoud intente un procès auprès du tribunal de Tiznit à certains villageois. Il se plaint de leur intervention illégale pour empêcher les travaux. S’énsuit alors, l’arrestation d’un villageois hier par les gendarmes pour le présenter au parquet. Un autre est incarcéré lors du dernier sit-in par la suite. C'est pour ces raisons que les Aït Awala ont décidé, hommes, femmes et enfants, de tenir un sit-in devant les locaux de la gendarmerie à Tafraout .Ils exigent la libération des détenus et réclament l’arrêt des travaux de creusement. L'affaire est désormais devant la justice.

La région connaît un phénomène désolant. Des puits creusés avec ces sondes qui prospectent les profondeurs du sous-sol. Certes, la région est affectée par une aridité insupportable.
Ce qui a contraint les habitants à prospecter d'autres ressources d'eau . Mais, alors que les habitants démunis doivent trimer pour avoir de l'eau, d'autres tirent profit et n'hésitent pas à vendre de l'eau aux villageois assoiffés.

Les habitants de la ville de Tafraout ont vécu au courant des mois de juin et juillet les conséquences fâcheuses de ces pratiques. Lorsque l'Onep, se retrouvant sans eau pour alimenter ses abonnés, découvre les forages non réglementaires opérés au su et au vu des autorités locales à proximité de ses ressources. Ce qui a engendré des baisses des niveaux d'eau dans ces puits. Si rien n'est fait pour arrêter ce gâchis, il faut prévoir et pour longtemps encore ce genre d’accrochages entre les habitants et douars à cause de la pénurie d’eau qui touche la région actuellement et fait de l'eau une denrée vraiment de plus en plus rare.

Par: IDRISS OUCHAGOUR
Sce: La libération 13.09.2008

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