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Tafraout, au coeur de l'Anti-atlas
Tafraout, au coeur de l'Anti-atlas
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9 janvier 2008

Pillage massif du granite rose à Tafraout

La mafia des briquetiers vandalise les sites touristiques

A la bifurcation de la route touristique Amanouz-Tassrirt, le site granitique à l’étrange morphologie qui a fait le tour du monde via les cartes postales, les guides touristiques et les millions de visiteurs, ne tient plus que grâce à quelques pelletées de sable que l’érosion risque de faire disparaître !

Ses soubassements sont vidés de leur granite rose que de criminels coups de pioches s’acharnent à faire s’effriter pour en vendre les granulés aux briquetiers de la ville de Tafraout. Mêlés, entre autres, au sable tamisé et au ciment, ces granulés servent, en effet, à consolider et donner plus de consistance à leurs produits.

Pis, des carrières clandestines écument tous les sites touristiques granitiques de la région. Il s’agit, en fait, d’une véritable mise à sac de ce matériau acquis à moindre coût (entre 150 et 200 DH la benne) et très sollicité par cette filière du bâtiment qui l’utilise comme ersatz du gravier dont le coût est plus élevé.

Le site de Tifraden à l’est de la ville, celui d’Amagour près du village de Tadart, Anmer, Aoumarkt, Awssift au voisinage d’Aguerd Oudad, Tazka et Tazermlalt à quelques encablures à l’Ouest de Tafraout-ville, sont tous logés à la même enseigne. Et la liste est loin d’être exhaustive. Ce sont souvent des employés à la solde des briquetiers qui exploitent directement ce matériau. Une fois la marchandise prête à être livrée, le deal est conclu chez ces deniers et le chargement se fait très souvent en plein jour au vu des autorités compétentes et vers les destinations convenues et connues de tous.

Ainsi, ces chantiers d’extraction clandestine du granite, alimentent une dizaine de briqueteries sises dans le centre et les parages de la ville qui consomment, selon nos estimations, près d’une vingtaine de bennes de camion par semaine, soit quelque 500 m3 par mois au total. Un chiffre qui atteste de l’ampleur du saccage qui perdure depuis plus d’une décennie ! Ce saccage est en cours d’aggravation en raison de la demande ascendante du marché.
Suite à la flambée des prix de l’immobilier que connaît la ville présentement, ce trafic est devenu des plus juteux.

Contacté par Libé, le chef du district des Eaux et Forêts de Tafraout, fraîchement nommé à ce poste, s’est dit ne pas être au courant de ce phénomène. Il décline toute responsabilité à cet égard et la fait endosser aux ex-gardes forestiers qui sont, selon lui, les vrais maîtres d’oeuvre de ce drame à propos duquel le conseil municipal a tiré la sonnette d’alarme plusieurs fois sans résultat. Une telle attitude confirme non seulement l’illégalité de ces extractions qui, par ailleurs, ne devraient en aucun cas bénéficier d’une quelconque autorisation en raison de la vocation touristique des sites qu’ils concernent, mais infligent aussi d’irrémédiables dégâts au contexte granitiques ambiant.

C’est d’autant plus dommageable que pareils sites sont rares à travers le monde. Ils font donc la particularité de Tafraout. Les pressions volcaniques à l’origine de ces concessions ont modelé le paysage et lui ont conféré une très grande beauté.
D’énormes blocs maintenus dans des équilibres des plus précaires, donnent un cachet particulier à ces sites.
Les lieux abritent, par ailleurs, une pierre dont la forme ressemble à celle du crâne humain et qui est connue sous le nom de « Tête de Hamza ». Elle n’a plus sa posture d’antan et est actuellement à la merci de ces démolisseurs.

Le site d’Awmakt n’a-t-il pas inspiré les cinéastes italiens qui y ont tourné plusieurs séquences du « Retour de plusieurs séquences du « Retour de l’Etalon Noir » ? C’est sur ce même site que l’artiste belge Jean Firame, épaté par l’étrangeté du lieu, en a peint quelques fragments afin de mettre en relief leur excentricité. Ils attirent aujourd’hui des millions de visiteurs de par le monde. Continueront-ils à le faire si un terme n’est pas mis à leur pillage ?

Sce: Libération/ 09/01/2008

Par: IDRISS OUCHAGOUR

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Commentaires
H
bonjour driss merci pour avoir evoqué ce sujet qui me tiens vraiment a coeur.c'est vrai que quelques un ne voit en ces monuments q'une pognée d'argent mais tafraout restera une perle malgré leurs burains .et la tete de hamza demeurera symbole de la grandeur de la nature.ahmed hamza
O
Après la lecture de cet article, je suis évidemment consterné et choqué par cette pratique<br /> qui met en péril une richesse inestimable.<br /> Après le pillage de notre sous.sol, de notre patrimoine culturel, et la négation de notre identité, voilà arrivé l'ére des vandales!!!!!<br /> ASGAS AMGAS A TOUS LES BERBERES
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