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Tafraout, au coeur de l'Anti-atlas
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23 juin 2007

Noureddine Naybet. “Le foot, c’est fini !

nibite

Dans cet entretien, le pro le plus titré du football marocain revient sur sa carrière, son récent départ à la retraite et ses projets d’avenir. Confessions d’une légende vivante.

  • Depuis quelques mois, vous avez soudainement disparu des terrains. Pourquoi ?
    J’ai tout simplement pris ma retraite. C’est une décision importante que j’ai prise après mûre réflexion. Et contrairement à ce qui se dit ici et là, ce n’est pas à cause d’une baisse de régime, mais plutôt pour des raisons strictement personnelles. Il y eut d’abord la naissance de mon premier enfant, puis l’état de santé de ma mère, qui nécessitaient toute mon attention. J’avais la possibilité de prolonger d’une année supplémentaire mon contrat avec le FC Tottenham, ou d’accepter des offres provenant de nombreux autres clubs. Mais il n’était plus question pour moi de poursuivre ma carrière. Pour moi, le foot c’est fini !
  • Comment expliquez-vous que le départ à la retraite de l’un des plus grands joueurs de l’histoire du football marocain que vous êtes soit passé inaperçu ?
    Il faut savoir qu’en Europe, il y a eu tout un tapage médiatique lorsque j’ai fait part de ma décision de me retirer. Par contre, au Maroc, ce fut, au contraire, comme si rien ne s’était passé. Malheureusement, chez nous, les gens qui doivent aller à la recherche de l’information et la relayer ont pris l’habitude d’attendre dans leur coin qu’on vienne vers eux. D’ailleurs, personne n’est venu me demander quoi que ce soit. Je ne vais quand même pas me mettre à le crier sur les toits !

    Et le jubilé, c’est pour quand ?
    C’est un peu prématuré d’en parler. Il y a en effet quelques idées à l’étude. Des amis m’ont d’ailleurs contacté à ce sujet. Mais je pense qu’il y a plus urgent, d’autant que de nombreux anciens joueurs attendent leur jubilé depuis bien longtemps.

    Comptez-vous, comme le laisse entendre la rumeur, entamer une carrière d’entraîneur ? Il se dit même que vous avez reçu quelques propositions…
    Laissez-moi au moins le temps de m’habituer à ma nouvelle vie de retraité ! Non, sérieusement, après une longue carrière, j’ai envie de prendre un peu de recul, me reposer, m’occuper de ma famille et voir plus souvent mes amis. Pour le moment, c’est tout ce dont j’ai envie. Peut-être que dans deux ou trois ans, je changerai d’avis. D’autre part, il faut que les gens se mettent dans la tête qu’on ne s’improvise pas entraîneur, qu’il faut posséder un bagage suffisant pour pouvoir le faire. Le bon joueur que j’étais n’est pas assuré de devenir un bon entraîneur.

    Revenons à vos débuts. Comment le gamin du quartier de Derb Soltane, fief du Raja, se soit retrouvé chez les ennemis du Wydad ?
    C’est sûrement des Rajaouis qui vous l’ont soufflée celle-là ! (Rires). En fait, je n’ai passé qu’une partie de mon enfance à Derb Chorfa, en plein Derb Soltane, avant de déménager à Hay Al Farah. Pourquoi le WAC ? Ce sont des rencontres et surtout le destin qui en ont décidé, parce que je n’étais pas un fervent Wydadi. En fait, à l’époque, je n’avais de préférence ni pour les Rouges ni pour les Verts, j’étais seulement un gamin qui adorait taper dans un ballon de foot.

    Est-il vrai que lors de votre passage au Deportivo La Corogne, vous avez été approché par le Real de Madrid et Manchester United ?
    Tout à fait. Pour ce qui est du Real, tous les entraîneurs qui s’y ont succédé voulaient m’incorporer dans leur groupe, et j’étais à chaque fois en tête de liste des joueurs qu’ils espéraient recruter. Ils se sont déplacés plusieurs fois pour me rencontrer, même au Maroc, mais malheureusement, le Deportivo exigeait des montants astronomiques pour un éventuel transfert. Concernant Manchester United, j’ai eu directement affaire à son célèbre manager Sir Alex Fergusson. Il me suivait depuis quelque temps et m’a dit avoir été impressionné par mon jeu lors du match de l’équipe nationale contre l’Ecosse, durant le Mondial 1998. Il m’avait envoyé son jet privé pour me rendre à Manchester, où il m’attendait personnellement à l’aéroport. J’ai passé des tests concluants et il était vraiment question que j’intègre le club mancunien. Mais là aussi, le Deportivo s’est montré très gourmand.

    Est-ce que vous ne regrettez pas que ces transferts n’aient pas abouti ?
    Pas un seul instant. Je suis plus que satisfait de ma carrière. Le gamin que j’étais n’aurait jamais pu espérer évoluer un jour dans les plus grands championnats européens. Tout ce qui m’est arrivé, ce n’est que du bonus, et j’en remercie Dieu tous les jours. Et puis jouer au Depotivo La Corogne de l’époque n’était pas donné à tout le monde. Je vous rappelle que nous avons remporté le championnat d’Espagne en 2000, la coupe d’Espagne et la Super coupe d’Espagne en 2002, face au Real Madrid des Zidane, Ronaldo et autre Figo… Plus tard, j’ai pu réaliser l’un de mes rêves : jouer en Angleterre dans un grand club. Je pense que ce n’est déjà pas si mal comme carrière !

    Que pensez vous du niveau actuel du football marocain ?
    Malheureusement, il a beaucoup régressé depuis le milieu des années quatre vingt-dix. Les résultats sont mitigés. Tous nos joueurs ne rêvent que d’une chose : quitter le pays. Nos stades sont constamment vides alors qu’à une époque, les gens s’y rendaient même en famille. C’est dommage, surtout que le Maroc a tout pour être une grande nation de football.

    Comment expliquez vous ce déclin ?
    La raison est très simple : chez nous, tout le monde se focalise sur l’équipe nationale et délaisse le championnat, qui devrait au contraire être l’objet de toutes les attentions. Il faut comprendre que pour constituer une sélection nationale de haut niveau, il est nécessaire d’avoir un championnat de haut niveau. C’est aussi simple que cela. Tous les intervenants, des responsables de la fédération aux dirigeants des clubs, en passant par les journalistes, doivent être conscients de cette réalité. Il suffirait alors de s’inspirer de ce qui se passe dans les championnats étrangers. Ils le doivent bien au public marocain.

  • Carrière. De l’Etoile à Tottenham

    Comme tous les gamins de son âge, Noureddine Naybet tape ses premiers ballons dans la rue casablancaise, à Derb Chorfa plus précisément. Il est très vite repéré par le club de l’Etoile, où il ne passe qu’une petite semaine avant de se retrouver au WAC. Chez les Rouge et Blanc, il brille dans l’équipe des juniors, avant d’exploser chez les seniors. Avec le club casablancais, il remporte trois titres de champion du Maroc et une coupe de la Ligue des champions africains en 1992. Il entame alors une brillante carrière internationale qui le mène d’abord au FC Nantes (1993 – 1994), au Sporting de Lisbonne (1994 – 1996), au Deportivo La Corogne (1996 – 2004) et enfin au Tottenham Hotspurs (2004 – 2006). En Espagne, celui qu’on surnommait alors “El Matador”, a remporté un championnat d’Espagne (2000) et une coupe d’Espagne, ainsi qu’une supercoupe (2002).
    Sous le maillot de l’équipe nationale, Noureddine Naybet s’est également illustré avec six participations en Coupé d’Afrique des nations et deux en Coupe du monde… sans cependant accrocher le moindre titre. Il détient cependant le record des sélections (115), qui sera difficile à battre.

Sce:telquel/ N°276   
Propos recueillis par Mehdi Sekkouri Alaoui

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